Pierre Lereboullet

Pierre Lereboullet est un médecin français, né le 18 juillet 1874 à Paris à Buzancy et mort le 7 novembre 1944 à Paris.

Pierre Lereboullet est un médecin français.

 

Pierre Lereboullet est issu d'une famille alsacienne de médecins. Son grand-père, Dominique-Auguste Lereboullet, mort en 1865, était un médecin et un zoologiste éminent, qui fut doyen de la Faculté des Sciences de Strasbourg. Le premier, il introduisit en France les études histologiques. Ses recherches biologiques sont bien connues, notamment sur la reproduction des crustacés. Son père, Léon Lereboullet, après avoir passé par l'Ecole de Santé militaire (alors à Strasbourg), devint agrégé du Val-de-Grâce. Plus tard, dans la vie civile, il fit, à Paris, une belle carrière de praticien. Il devint membre libre de l'Académie nationale de Médecine. Avec Dechambre et Mathieu Dusel il dirigea la publication du Dictionnaire des Sciences Médicales. Avec Dechambre encore, il dirigea la Gazette hebdomadaire de Médecine et de Chirurgie. Enfin, malgré ses occupations, il se dévouait à des œuvres professionnelle de protection et d'entraide. Son grand-père maternel, Emile Egger, était un helléniste, qui, pendant quarante-quatre ans, occupa à la Sorbonne la chaire de littérature grecque. Pierre Lereboullet épouse un membre de la famille d'Edouard Rocherolles, professeur au lycée Louis-le-Grand. De cette union, il a cinq enfants, dont l'abbé André Lereboullet, se consacrant aux œuvres sociales, et le Dr Jean Lereboullet. Son épouse étant gravement malade, Pierre Lereboullet consacre beaucoup de temps à sa famille.

 

Après de fortes études à Louis-le-Grand, Pierre Lereboullet commence dans la profession médicale avec éclat : il est, en effet, reçu le premier à l'externat en 1895, le premier à l'internat en 1897 et il a la médaille d'or en 1901. Comme major de promotion, ayant le droit de faire sa première année à la clinique chirurgicale de la Charité, il est l'interne du professeur Tillaux. En seconde année, il devient l'interne d'Henri Barth, excellent clinicien. En troisième année, il devient, à l'Hôtel-Dieu, l'interne de Brissaud, en quatrième année, celui de Gilbert, puis en cinquième année, celui de Hutinel.

 

Médecin des hôpitaux en 1907, il est agrégé en 1913. Durant la Première guerre mondiale, entre 1916 et 1917, il assume comme agrégé remplaçant le Dr Dejerine, la charge de renseignement en à la Salpétrière. Il assure des services d'adulte à la Salpêtrière et à Laennec. A partir de 1920, il se consacre de plus en plus à la pédiatrie : il a son service aux Enfants-Malades et devient agrégé de médecine infantile, aidant Nobécourt dans son enseignement. Il est nommé Professeur d'Hygiène et de Clinique de la Première Enfance à la Faculté en 1928. Par ailleurs, il est président du Comité national de l'Enfance, de l'Office de protection de la maternité et de l'Enfance du département de la Seine. Chargé, depuis 1928, de diriger l'Institut de puériculture de la Ville de Paris, créé par Variot, aux Enfants-Assistés, il y poursuit, chaque année l'éducation de nombreuses jeunes filles pour leur apprendre leur métier de futures mères de famille.

 

Ses travaux scientifiques sont nombreux et divers, portant particulièrement sur la pathologie hépatique et sur la pédiatrie. Ainsi, il étudie la stéatose hépatique latente des alcooliques, la pneumonie, l'érysipèle, la tuberculose, les cirrhoses alcooliques avec ictère, souvent sévères, les cirrhoses hypertrophiques diabétigènes, les cirrhoses pigmentaires diabétigènes, etc. Il consacre son mémoire de médaille d'or et sa thèse aux cirrhoses biliaires. Avec Gilbert, il décrit la famille biliaire, dans ses caractères héréditaires, sous le nom de Cholémie familiale. Une autre série de recherches a trait au diabète sucré, à ses relations avec le foie et le pancréas, à son traitement différent suivant qu'il s'agisse de diabètes avec anhépatie ou de diabètes avec hyperhépatie. Il met en place aux Enfants-Malades, aidé de ses élèves P.-L. Marie, Joannon, Lelong, Boulanger-Pilet, etc., la vaccination antidiphtérique par l'anatoxine de Ramon. Pierre Lereboullet étudie, d'autre part, les diphtéries malignes, les septicémies surajoutées, le rôle de la surrénale, déjà vu par Roux et Yersin dans leur mémoire initial, ce qui le conduit au traitement des diphtéries graves par l'adrénaline. Le Manuel de la diphtérie, de Lereboullet et Boulanger-Pilet, résume ces études. Il rédige un guide de la jeune mère et, avec Zuber et Saint-Girons, un manuel de puériculture, simple, pratique et d'un usage journalier. Par ailleurs, il s'est beaucoup occupé de la question de la dénatalité et de la repopulation.

Pierre Lereboullet est élu membre de l'Académie de médecine pour la section de médecine le 4 avril 1933. Il est également membre de l'Association de "Médecine et famille".